Notre analyse

Avec une poubelle grise de 276kg/an/hab, la communauté de communes du Barséquanais, malgré des caractéristiques rurales favorables au tri, est l’une des plus mauvaises collectivités du département. Chaque habitant produit 100kg de plus par an que, quelques kilomètres plus loin, dans le périmètre du parc de la Forêt d’Orient.
A cet égard, la comparaison entre ces deux territoires permet d’apprécier l’efficacité des mesures et du volontarisme en matière de gestion des déchets.
Dès 2014, ces deux collectivités avaient envisagé la mise en place de la tarification incitative. Mais lorsque l’une (le SIEDTOM) passait des paroles aux actes, l’autre (la CC de Bar/Seine) reportait la prise de décision d’année en année. Le résultat, seulement 4 ans plus tard, est non seulement édifiant mais montre à quel point, sur ce sujet, les actions menées par les élus peuvent porter leurs fruits à très court terme.
Le SIEDTOM est ainsi fait maigrir ses poubelles grises d’environ 80kg/an/hab (-32%) quand les communes du Barséquanais stagnaient péniblement.
Imaginons un instant que cette dernière ait suivi le rythme du SIEDTOM. Le poids de la poubelle grise serait aujourd’hui de 188kg/an/hab et la quantité totale aurait été réduite de 1 640 tonnes.

Il est par ailleurs intéressant de noter, à travers cet article, le tropisme « techno » qui affecte les élus lorsqu’il s’agit d’appréhender ces questions. En effet, si on en croît les propos rapportés ici, c’est à travers le renouvellement des contrats ou le lissage des taux (en somme la technique gestionnaire) que les élus espèrent maîtriser les coûts de gestion des déchets. C’est pourtant bien par la volonté de réduire les OMR que ces coûts peuvent être réellement maîtrisés. Le SIEDTOM en a apporté récemment la preuve en permettant, grâce à cette baisse des OMR, une réduction de 10 % du taux d’enlèvement.

Un autre élément dans cet article a attiré notre attention. C’est cette phrase prononcée par Claude Pénot, face à cette difficulté de maîtriser ces coûts : « Ce n’est pas facile car nous serons dépendants du coût de traitement confié au syndicat départemental d’élimination des déchets, voire aussi de la taxe générale des activités polluantes. » Il est facile de comprendre que derrière cette « dépendance des coûts du traitement du SDEDA » se cache le projet d’incinérateur. Car c’est ce projet qui, par son surdimensionnement, déterminera pendant au moins 25 ans ces fameux coûts. Claude Pénot confirme ici ce que notre association décrit depuis plusieurs années : Les collectivités (et par conséquent les habitants) risquent bel et bien, à cause de ce outil mal pensé, mal calibré, de perdre la maîtrise des coûts liés aux déchets. Les efforts qu’elles voudront ou devront faire en terme de prévention et de réduction de déchets risquent d’être annihilés par les nécessités économiques de l’incinérateur et le contrat signé avec Véolia.