L’objet de ce communiqué est de saluer la mise en place de "mesures de prévention [...] en amont des opérations de collecte" : en somme la traduction par la lettre et l’esprit de la réglementation sur la hiérarchie des modes de traitement des déchets. Très clairement, la DREAL se félicite des programmes départementaux et locaux de prévention des déchets qui ont été mis en place dans les différents départements de l’ancienne région Champagne-Ardenne. Et d’expliquer l’importance de ces mesures pour atteindre les objectifs nationaux.

Dans tous les départements de Champagne-Ardenne ? Non. Car, au coeur du communiqué, une phrase pointe du doigt le mauvais élève aubois : « Le département de l’Aube est très peu couvert par ces plans ». Autrement dit, alors que toute la région a compris l’importance de réduire les déchets, l’Aube demeure en retard d’une ou deux batailles.
Et pour cause, à part un très vague schéma de prévention départemental (dont les contours opérationnels sont inexistants), il n’y a quasiment aucune collectivité à avoir mis en place un programme de prévention digne de ce nom.

Il est extrêmement facile de comprendre le lien entre ce communiqué, notre situation et le projet d’incinérateur chapelain. L’absence de ces mesures de prévention et le retard très important de notre département de ce domaine constituent des contradictions majeures avec la loi sur la hiérarchies des modes de traitement des déchets qui impose de privilégier la prévention, le tri, la réduction avant toute autre mesure. Cette situation a conduit à envisager un projet d’incinérateur et de fixer sa capacité avant même que ne soient déterminés des objectifs de réduction des déchets. La légalité du projet présenté lors de l’enquête est clairement mise en question.