Sur les 11 établissements scolaires que compte la ville de La Chapelle Saint Luc, 10 d’entre-eux, ainsi que l’Ecole de Musique, seront demain situés à moins de 1 500 mètres de l’incinérateur et donc directement sous les fumées rejetées par celui-ci. 4 de ces écoles et collège, ainsi que la piscine municipale et le complexe sportif des Près de Lyon seront même placés à seulement quelques centaines de mètres (entre 600 et 1 000 mètres) de cette usine où chaque jour 165 tonnes d’ordures seront brûlées.

  Un cocktail chimique au nez de nos enfants

Les établissements scolaires autour de l'incinérateurDes milliers d’enfants se retrouveront ainsi, si le projet voit le jour, à proximité immédiate d’une installation dont les rejets atmosphériques sont toujours sujets à controverses. Car quoiqu’en disent certains responsables, un incinérateur émet, quelque soit la performance des filtres, des milliers de molécules différentes (dont des métaux lourds).

L’incinération produit notamment des polluants organiques persistants (POP) s’accumulant dans la chaîne alimentaire comme les PCDD [1] et le PCDF [2], composés aromatiques tricycliques chlorés. Une vingtaine de polluants seulement sont pour l’instant réglementés, contrôlés et limités. Cette liste n’a pas évolué depuis 10 ans alors que l’on découvre de nouveaux composés chimiques tous les jours. La composition de nos déchets évoluant sans cesse, de nouvelles molécules et de nouveaux “effets cocktail” peuvent apparaître, dont les conséquences sur la santé ne seront mesurées que dans plusieurs années du fait de la période de latence entre l’exposition et la maladie.

  Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme

Le danger est tel que face à un projet similaire, à Echillais, 102 médecins ont alerté les autorités face aux risques sanitaires de l’incinération. Ceux-ci indiquent que plusieurs centaines de molécules se retrouvent dans le panache d’un incinérateur. Ils mettent en garde sur « l’effet cocktail » et, encore une fois, l’exposition à long de terme des populations à ces molécules : « Ces filtres diminuent le rejet de certains toxiques mais plusieurs centaines de molécules sont retrouvées dans le panache d’un incinérateur. Nous ne savons pas clairement dans ce cocktail, quelles molécules et quels mécanismes mènent aux cancers. ». Des scientifiques réputés (le professeur Belpomme, Albert Jacquard, généticien ou le professeur Montagnier, co-découvreur du virus du Sida) réclament l’interdiction de la construction de nouveaux incinérateur au regard des dangers que ceux-ci représentent. A ceci s’ajoutent les risques d’accidents qui peuvent affecter l’incinérateur. 40 ont été recensés en France entre 2007 et 2013, nécessitant parfois l’intervention des unités spécialisées dans le risque chimique.

Toutes ces raisons suffisent à comprendre le danger réel que fait courir l’implantation d’un tel incinérateur ; un danger d’autant plus inacceptable que nous pouvons aisément éviter ce projet.

[1polychloroibenzo-p-dioxines

[2polychlorodibenzofuranes