Ce territoire est comparable à notre département, hors agglomération de Troyes. Il comporte plusieurs petites villes, semblables à Brienne, Arcis/Aube, Bar/Seine… et une densité, là encore, proche de ce que l’on peut connaître ici. Les habitants de ce territoire, constitués comme les aubois de deux bras, deux jambes et d’un cerveau, parviennent pourtant, depuis plus de 10 ans à des performances de production d’OMR remarquables : 148 kg/hab en 2007 et 135kg/han en 2016.

Evolution des ratios d’OMR dans le SIMCTOMLS

Ces ratios sont à comparer avec ceux obtenus dans l’Aube. Les collectivités des zones similaires de notre département font, pour les deux meilleures d’entre-elles, 160kg/hab (CC du Nord de l’Aube) ou 170kg/hab (SIEDMTO) et pour les pires 420kg/hab (CC de Bar/Aube), pour la plupart entre 200 et 250kg/hab. Bref, pour un territoire très comparable, nous sommes ici à des années-lumières de ce que sont parvenus à obtenir des élus locaux volontaires. Pour parfaire ce tableau, ce territoire entre Loir et Sarthe est passé en 7 ans (2000-2007) de 290kg/hab à 148kg/hab !

Comment sont-ils parvenus à de telles performances ?

Le succès tient d’abord à une organisation efficace. Le SIMCTOMLS est un syndicat qui regroupe 24 communes et qui a pour compétence à la fois la prévention, la collecte et le traitement des ordures ménagères. Cette particularité renforce la cohérence des décisions prises (à la différence du SDEDA qui ne s’occupe que du seul traitement). Le SIEDMTO dans l’Aube qui fédère les communes du territoire du Parc de la Forêt d’Orient en est, en quelque sorte, son pendant local. Ce n’est donc pas un hasard de voir dans notre département, ce SIEDMTO entreprendre depuis 2 ans des actions efficaces et obtenir des résultats probants [1].
Car évidemment, l’existence d’une structure dédiée à la collecte et au traitement permet d’inciter et d’enclencher des politiques de prévention efficace. Pourquoi ? Tout simplement parce que de tels syndicats ont un intérêt direct et concret à réduire les OMR qui représentent une charge (à la fois en terme de collecte et d’élimination), et à développer la prévention et le tri qui représentent une recette.

Le succès tient surtout à un volontarisme qui tranche avec le fatalisme affiché localement. D’abord, les élus locaux n’ont pas attendu que la loi leur impose telle ou telle mesure. Ils ont fait preuve d’anticipation dès 2002, en mettant en place des mesures encore jugées ici utopiques comme la tarification incitative. Ils collectent en porte à porte, les emballages (plastiques, bouteilles, canettes...) et, dans la même poubelle jaune, les journaux. Seul le verre est ramassé dans les points d’apport. Ils mènent une politique active en faveur du compostage et plus généralement en faveur de tous les gestes de tri. Il leur reste encore à généraliser la collecte de tous les emballages (pots, barquettes alu...) et à développer une collecte des bio-déchets. Le SIMCTOMLS dispose donc encore d’une marge de progression pour tangenter dans les prochaines années les 100kg/hab.

Chacun peut mesurer ce que de tels ratios auraient comme conséquence dans un département comme le notre, parfaitement adapté à la mise en place de ces programmes de réduction. Chacun peut aussi comprendre que ce qu’ont réussi les habitants de ce territoire il y a 16 ans, nous pouvons le réaliser aujourd’hui en profitant de cette expérience et de centaines d’autres en France.
La seule difficulté de notre territoire réside dans la présence d’un habitat vertical dans l’agglomération troyenne (et dans une moindre mesure dans d’autres communes du département). Elle n’est pas insurmontable, comme le montre l’exemple du Grand Besançon, et ne peut pas être invoquée pour refuser le changement.

[1Le SIEDMTO est ainsi le premier territoire dans le département à avoir mis en place la Tarification Incitative en 2015 (13 ans après le syndicat du Maine et Loire)